Ascension du Dukono : un trek de fou !!

Cette étape est le deuxième volcan prévu par Roby, notre guide.

Et quelle étape !! lol

Nous sommes partis de notre auberge en combi pour rejoindre l'aéroport, direction l'île de Ternate. 

Nous avons atterri à l'aéroport local de Ternate au pied du Gamalama, de là, transfert en bateau rapide (40 minutes), et départ en 4*4 pour Tobelo. Nous aurons une journée de transfert pour rejoindre notre hébergement à Tobelo. Les routes sillonnées sur l'île sont magnifiques et les habitants ne sont pas du tout habitués à voir des occidentaux. En Indonésie, il faut savoir que les blancs sont appelés « boulé » : il s'agit d'un vrai mot indonésien pour désigner les blancs !! lol

Autant dire que 10 « boulés » qui débarquent à Tobelo, ça ne passe pas inaperçu .

Le lendemain matin, nous nous rendons à l'observatoire, passage obligé avant chaque ascension : le sismographe montre une activité normale, et un pic la veille. Nous espérons que le Dukono va nous faire vibrer.

On récupère dans ce village, les porteurs qui vont nous accompagner pendant deux jours de trek !!

Nous rejoignons notre point de départ en jeep, et ce, pendant une heure sur des pistes secouantes !! lol

 Le ramassage scolaire

C'est parti pour 3h30 d'ascension : 800 mètres de dénivelé !! Le trek le plus dur de notre existence. Encore une fois, il n'y a pas de chemin balisé pour rejoindre les volcans actifs. Lol! Il s'agit de suivre un sentier conçu à la machette à travers une forêt tropicale hyper dense, au milieu des cocotiers, des bambous, des amandiers, des bananiers...bref une flore magnifique !! 

Un met d'exception pour une montée d'exception : des aubergines pimentées!! Une tuerie!! Nous n'oublions jamais notre côté épicurien!! lol

Très vite, la cendre recouvre les feuilles et les troncs des arbres que nous croisons : le volcan crache, c'est bon signe !! Plus nous nous enfonçons, plus nous commençons à entendre ses vrombissements !! C'est impressionnant, et ça motive pour arriver à bout de ce trek. Le plus dur les 100 derniers mètres de dénivelé avec des "murs" à monter, soit 45 minutes de montée, ou d’escalade devrais-je dire !!

Il faut savoir que ce même trek a été réalisé par des porteurs en tongs ou pieds nus et avec plus de 15 kilos sur le dos ou les bras !! Donc, autant dire que nous ne nous sommes pas plaints !!

Arrivés en milieu d'après midi sur notre camp, nous découvrons le spectacle. 

Le Dukono est face à nous et il continue de dégager beaucoup de gaz (fumées noires). Nos tentes seront positionnées face au volcan, une nuit agitée nous attend, lol. Nous sommes à 2kms du cratère, 300 mètres plus bas, et nous allons entendre toute la nuit le bruit du volcan qui crache du gaz : ça fait du bruit !! 

  La nôtre, c'est la verte anis

 Notre tente Mess improvisée par notre guide et nos porteurs

 La Caldera du Dukono

A 1H15, du matin, un dégazage assourdissant retenti, un bruit de tonnerre ! L'adrénaline monte d'un cran, notre guide nous indique qu'il y avait un chou fleur de rouge qui a explosé !! Malheureusement, sous tente, le temps de sortir, et le spectacle aurait été terminé.

Levés à 3h du matin, nous terminons les 300 mètres d'ascension pour rejoindre le cratère et l'observer avant le lever du jour, en espérant voir du rouge au fond.

Après une montée de nuit avec nos frontales, nous arrivons au bord du cratère, dans le sens du vent ( équipés de nos casques et de nos masques à gaz), et Dukono nous attend avec un spectacle musical assourdissant. Il a un cycle infernal. C'est à dire qu'il ne se passe pas deux minutes sans que le volcan dégage du gaz. Un volcan qui dégaze, c'est un gros champignon de fumée noire qui sort du cratère et qui fait un bruit sourd saisissant.

Et quand il fait nuit, qu'il y a du brouillard, que vous êtes au bord du cratère et que vous entendez un bruit venir des entrailles de la terre, tel un gros orage ou un gros avion à réaction en continu...et bien, vous ne faites pas votre malin, surtout quand vous savez que dans la nuit il a lâché un gros chou fleur de pierres incandescentes et du gaz !!

Le stress est bien palpable, et là je reçois les premiers conseils de survie de Claudine en cas d'observation d'un volcan en activité, tel que celui là : « si tu vois des projectiles sortir du cratère, surtout tu ne cours pas, tu les regardes venir et tu les évites » Super rassurant, tout va bien, je suis beaucoup plus zen !! lol Lionnel est captivé au bord du cratère, pendant que moi, je ne cesse de regarder le ciel(à la recherche des bombes, lol), et d'être bien évidemment absorbée par ce spectacle indéfinissable. Nous resterons 5h là haut, à observer ce monstre. Le temps s'arrête. Et même les plus expérimentés du groupe nous ont dit que c'était un des plus bruyants qu'ils aient entendu !!! Nous verrons au bout de 5 heures, la petite bouche du volcan au fond du cratère par laquelle s'échappe ce gigantesque bruit !! Dukono, « petite bouche mais grande gueule » = surnom donné par le groupe !! Nous sommes tous les deux hyper excités d'avoir vécu cette expérience unique !! Le Lokon, notre premier volcan, était super, et le Dukono est de plusieurs crans au dessus !! lol

Merci Dukono!!

 La petite bouche du Dukono

 Les bords du cratère

Après l'effort le réconfort!! Pause coco bien méritée!!

Une douche nous attend aussi, lol!